Les Nations Unies ont exprimé mercredi leur inquiétude face au recrutement d’enfants par des gangs dont la violence sévit en Haïti , avec au moins 39 civils tués au cours des deux dernières semaines seulement. L’ONU « est particulièrement préoccupée par le recrutement de mineurs au sein des gangs, l’une des six violations graves des droits de l’enfant », a tweeté le Bureau intégré des Nations unies en Haïti .
Les bandes armées ont parcouru les quartiers les plus pauvres de la capitale pendant des décennies, mais leur emprise sur la ville s’est considérablement accrue ces dernières années. La semaine dernière, une vidéo a circulé sur les réseaux sociaux haïtiens montrant un préadolescent masqué brandissant une arme automatique de gros calibre.
Dans une vidéo, tournée à Martissant, un quartier pauvre de l’ouest de Port-au-Prince entièrement contrôlé par des gangs depuis l’année dernière, le garçon explique qu’il est en guerre avec le chef d’un gang rival. La dénonciation par l’ONU de l’inclusion d’enfants dans les groupes criminels intervient alors que le contrôle des gangs continue de s’étendre aux banlieues nord et est de la ville.
L’ONU en Haïti « condamne la violence des gangs armés en cours depuis le 24 avril qui affecte les communautés du nord et du nord-est de Port-au-Prince, qui a tué des dizaines d’Haïtiens et blessé et déplacé des milliers d’autres », a tweeté le compte de l’organisation. Les organisations de défense des droits de l’homme n’ont pas encore rassemblé de compte rendu détaillé de la situation dans les zones les plus gravement touchées car elles n’ont pas pu entrer en raison de la violence.
Dans un communiqué publié mercredi après-midi, la protection civile d’Haïti a estimé qu’entre le 24 avril et le 2 mai, au moins 39 personnes ont été tuées et 68 blessées, ainsi qu’environ 9 000 personnes ont été déplacées de trois communautés de la banlieue de Port- au Prince.
« Quarante-huit écoles, cinq centres médicaux et huit marchés ont été fermés en raison de la situation », indique le communiqué. La police nationale et d’autres responsables gouvernementaux n’ont pas encore commenté la dernière flambée de violence, qui a bloqué toutes les routes terrestres sûres hors de la capitale.