Alors que le Guyana est secouée par la hausse mondiale du coût de la vie, le président du pays Irfaan Ali a assuré mardi que son gouvernement s’activait afin de trouver des solutions qui allégeraient ce fardeau pour les citoyens.
En marge de la mise en service d’un puits Guyana Water Inc (GWI), le Chef de l’Etat, en réponse aux appels à la baisse du taux de la taxe d’accise sur les importations de carburant, a rappelé que le Gouvernement avait déjà procédé à une telle réduction de 20 pour à 10 % pour l’importation d’essence et de diesel.
Lors d’une interview accordée aux médias locaux , la Chambre de commerce et d’industrie de Georgetown (GCCI) et la Commission du secteur privé (PSC) ont affirmé qu’une intervention plus percutante était nécessaire pour aider les Guyanais à traverser cette période. À cette fin, ils ont appelé à la suppression totale des taxes d’accise sur le carburant et des impôts sur le revenu, même si ce n’est que temporairement, jusqu’à ce que le coût de la vie se stabilise, ainsi que la mise en place de subventions de secours aux citoyens.
Mais encore une fois, le président Irfaan Ali a rappelé que près de 5 milliards de dollars avaient été réservés dans le budget 2022 à diverses interventions visant à alléger le fardeau de la hausse du coût de la vie. Il a révélé que son gouvernement finalisait actuellement une approche pour une consultation nationale sur les meilleures options pour résoudre le « problème à multiples facettes » causé par la hausse des prix.
« Nous avons déjà commencé cela et le gouvernement poursuivra, de manière agressive, les discussions avec un échantillon représentatif de communautés guyanaises afin que nous puissions proposer la meilleure approche possible, écouter des idées et proposer des politiques efficaces » a ajouté le président.
Le chef de l’État a souligné lors de son allocution de mardi que les défis mondiaux provoqués par la pandémie de COVID-19 sont désormais exacerbés par la crise ukrainienne qui a contribué à faire monter en flèche les prix mondiaux du carburant à 127 dollars américains le baril ainsi qu’à mettre une baisse de 40 % de l’offre mondiale de blé.
La National Milling Company of Guyana Inc (NAMILCO) a annoncé la semaine dernière une augmentation de 15 % de sa farine avec effet immédiat. L’entreprise locale a déclaré qu’en plus du prix du blé 40 % plus élevé qu’auparavant, il y a également eu des augmentations du coût de l’emballage, des additifs et du carburant, de sorte qu’elle ne peut plus maintenir ses opérations aux niveaux actuels du prix de la farine.
Mais selon le président Ali, il est très facile pour certains secteurs de dire que le prix du gaz est en hausse, et de ne pas vouloir voir baisser leurs sources de revenus sans augmenter leurs tarifs. Selon lui les choses sont beaucoup plus complexe pour le gouvernement car une augmentation du prix de l’essence et du prix du pétrole n’affecte pas seulement les véhicules en circulation. Cela affecte les coûts des intrants pour chaque chose et le gouvernement doit se débrouiller dans un tel environnement.
À ce sujet, le chef de l’État a déclaré vouloir construire une Guyane qui sera résiliente aux chocs externes d’où la volonté de prendre les devants pour assurer une sécurité alimentaire afin que le pays puisse être autosuffisant et durable le plus longtemps possible, surtout en ce qui concerne l’approvisionnement en vivres et en produits de première nécessité. En conséquence, il a révélé que le Guyana examinera bientôt une variété de blé pour déterminer si le pays peut commencer à le cultiver pour répondre aux besoins locaux.
Néanmoins, malgré les défis mondiaux, le président Ali a souligné que son administration a non seulement géré un pays avec l’un des meilleurs ratios dette/PIB, mais a également été en mesure de garder les fonctionnaires employés, d’élargir les possibilités d’offres d’emploi, d’augmenter les salaires et de préserver les avantages sociaux, tout en se lançant dans un vaste programme de transformation des infrastructures.
Rappelant que son gouvernement a déjà pris une série de mesures pour réduire le fardeau de la pandémie de COVID-19 au cours des deux dernières années, le dirigeant guyanais a rassuré la population en indiquant que l’état n’allait pas se désengager de l’aide mise en place. Il a également noté que lorsque les entreprises de services publics telles que Guyana Power and Light (GPL) et GWI ont établi leurs budgets 2022, elles n’avaient pas prévus ou anticipées la montée en flèche des prix du pétrole.
« Le moteur principal de l’électricité et de l’eau est le carburant, les coûts énergétiques , qui ont augmenté de 100 %. Mais ici au Guyana, le gouvernement ne permettra pas que cette augmentation se répercute sur la population du pays. Nous avons dit aux deux entités qu’ils n’augmenteront pas leurs prix d’un centime et que le gouvernement assumera les dépenses supplémentaires et comblera le vide. »
« C’est ainsi qu’un gouvernement responsable fonctionne… il y a moins de six ans, vous aviez un gouvernement qui vous a montré que sa solution était d’ajouter une taxe sur l’eau et de supprimer la subvention (d’électricité) pour les retraités. Mais parfois, vous savez, nous ne cautionnons pas toujours les décisions prises par l’ancien gouvernement même si il y’avait urgence en la matière pas », a affirmé le président Ali.
K.H