Ce lundi 14 mars 2022, le port du masque est enfin levé et le pass vaccinal suspendu. C’est un retour à la « vie d’avant » pour certains, pour d’autres c’est « un peu louche ».
« Je me sens libéré ! » Voilà le ressenti de Cauan, 41 ans, ce lundi 14 mars 2022 pour le premier jour sans l’obligation du port du masque et du pass vaccinal. « C’est très bien, il y en avait marre. On le voit, les gens sont contents, ils sourient ! Pour moi c’est vraiment fini, c’était trop. Après forcément, il y en aura certains qui vont continuer à le porter parce qu’ils ont quelque chose et veulent se protéger. »
En Guyane, moins de la moitié de la population est vaccinée (39,6 %). La suspension du pass sanitaire est donc une bonne chose, ne contraignant plus les clients à faire des tests pour chaque loisir en intérieur. Du côté des restaurateurs, il n’y a pas, pour le moment, de grande différence.
La vie d’avant, mais à quel prix ?
Pourtant, si cette première journée sans restrictions ravi certains Guyanais, d’autres restent sceptiques. Pour Lydia, la trentaine : « Je trouve que c’est louche ! Je me demande si ce n’est pas parce qu’il y a des élections très proches ». Le timing est également jugé mal choisi du côté de Cynthia, 31 ans : « Je pense que c’est purement politique. Notre président se représente et il a besoin d’avoir une bonne image. Moi je continuerai à le porter.»
Malgré tout, d’autres Guyanais se réjouissent de ne plus avoir cette obligation. « C’est une bonne chose car on ne contraint pas la population à faire quelque chose. C’est notre bon vouloir, chacun à son libre arbitre » commence Sabrina, 31 ans. Mais elle nuance ses propos : « Moi, aujourd’hui, je le garde. Et c’est pour me protéger, parce que je le veux. Pas parce que c’est obligé. C’est aussi pour protéger mon père car c’est une personne fragile. Mais vraiment parce que je vis avec quelqu’un d’immunodéprimé ! Si j’étais toute seule, je ne pense pas que je continuerai à le porter » conclut-t-elle.
La victoire criée trop vite ?
Serge, lui, continuera de le porter « pour la simple et bonne raison que c’est reparti en Chine, c’est reparti à Paris. Donc enlever le masque aujourd’hui, je trouve ça un peu risqué ! C’est surprenant avec ce qu’il se passe en ce moment… Je pense qu’on va avoir des surprises. »
Nicolas a 67 ans et rejoint le point de vue de Serge : « Je ne pense pas que ça soit une très bonne idée. Le virus peut encore se propager. Mes amis sont morts à cause de ça. Et surtout il y a des gens dont la santé est fragile et ils peuvent être contaminés facilement. Je continuerai à le porter », affirme-t-il avec conviction.
Et les écoles dans tout ça ?
Dans les établissements scolaires, le masque n’est plus obligatoire, que ça soit en extérieur ou en intérieur. Ni pour le personnel, ni pour les élèves. En revanche, le rectorat de la Guyane précise que les autres protocoles restent inchangés et que les mesures sanitaires peuvent se voir modifier selon l’évolution de la pandémie.