Le 22 Février dernier, l’île de Sainte-Lucie fêtait sa 43 ième fête de l’indépendance. Pour la petite histoire, l’île tire son nom de Lucie de Syracuse et est le seul État au monde à porter le nom d’une femme, nom donné par les marchands espagnols qui l’ont découverte au 16 ième siècle.
Les Européens essaieront progressivement de s’y implanter, mais sans succès. C’est la France qui commença à établir une réelle colonie et signa un traité avec les Kalinagos ( populations amérindiennes originaires du Nord du Venezuela ayant migré vers les îles des Caraïbes vers la fin du IX e siècle ) en 1660. Néanmoins, l’île fut tout au long des 17 ième et 18 ième siècles principalement disputée entre la France et le Royaume-Uni, lequel en obtient le contrôle complet en 1814, avec le traité de Paris. Un gouvernement représentatif local est mis en place en 1924. Le pays devient indépendant le 22 février 1979, en tant que royaume du Commonwealth et contrairement à la Barbade, qui a choisi sa première présidente l’année dernière, la reine Elisabeth II en est toujours le Chef d’étatet est représentée sur l’île par un gouverneur général qui est actuellement Errol Charles.
Il faut également savoir que la Guyane et Sainte-Lucie sont intimement liés par une histoire qui commence, dans un premier temps, entre 1845 et 1945, grâce à l’orpaillage où va arriver massivement des habitants de la Caraïbe dont des Saint-Luciens à Saint-Laurent.
En 1855, après la découverte par Félix Couy du premier site aurifère sur un affluent de l’Approuague. Des tonnes d’or sont extraites de la rivière Inini, un affluent du Haut-Maroni, et s’ensuivra une ruée vers l’or qui durera jusqu’à la Seconde Guerre mondiale et qui amènera de nombreux émigrants provenant essentiellement des Antilles. C’est ainsi que les premiers migrants sainte-luciens arrivent dès la seconde moitié du 19ème siècle et se concentrèrent en pleine forêt dont l’activité principale était la recherche d’or sur des placers. D’ailleurs, ces différents mouvements migratoires sont à l’origine de la création des communes telles que Saint-Elie et Saül.
Vers les années 1970, il y eut une grande affluence d’immigration sainte-lucienne arrivant avec l’espoir de faire fortune. Bon nombre d’entre eux vont rejoindre les villes de Cayenne, Kourou et Saint-Laurent et se tourneront vers le bâtiment ou encore l’agriculture. Les trois quarts des immigrés saint-luciens se sont installés en Guyane avant 1980 et aujourd’hui encore la communauté est encore bien présente et représentée, à Cayenne notamment, à travers diverses associations sportives et culturelles dont la plus connue en Guyane est la Fête de la rose en hommage à Sainte Rose de Lima.