Exclusif Mo News . Les gérants des stations services de Guyane redoutent une « casse sociale » alors que le groupe U porte un projet de création de station-essence, ce qui serait une première en Guyane pour une grande-surface. Une vingtaine de gérants se sont réunis ce jeudi au Mercure Royal Amazonia à Cayenne et à l’issue de cette rencontre, le président du groupement Brice Chaumet, a pris la parole et fait une déclaration solennelle au micro Mo News pour faire part de leur vive inquiétude pour l’avenir de la filière pétrolière en Guyane : « Nous disons non à la casse sociale. Nous sommes déterminés à nous battre et sauver nos emplois. » . Les gérants de stations proposent de répartir les efforts pour faire baisser les prix : « Nous ne voulons pas nous ériger en donneur de leçon, mais nous cherchons à alerter sur une situation qui serait préjudiciable, pas seulement pour les gérants mais aussi pour les habitants » . Les gérants de stations estiment que « la solution proposée pour une baisse du prix des carburants » est « inacceptable ». Les gérants de stations estiment que les services de l’Etat et les Collectivités « ont accepté quelque chose contre l’intérêt général » et demandent « pourquoi » avant de supposer « qu’ils ont été trompés » . Pour le groupement « il serait scandaleux de choisir une solution qui supprimera des milliers d’emplois » . Et in fine, selon les gérants de stations, cela « mènera à une augmentation du prix du carburant » . Pour les gérants de stations de telles évolutions conduiraient « très probablement à une grève générale aux Antilles-Guyane » .
Le groupement qui regroupe un peu moins d’une trentaine de gérants pour 32 stations installées en Guyane, demande une rencontre avec Jan Du ainsi qu’une médiation au niveau des services de l’Etat et de la Collectivité avant le 15 février : « Nous sommes d’ailleurs ouverts à une médiation avec les services de l’état et la CTG. Et nous avons espoir qu’une solution soit trouvée, au plus tard le 15 février. » Voici l’intervention de Brice Chaumet, président du Groupement des gérants de stations-services de Guyane (GSSG) en exclusivité au micro Mo News de Samir Mathieu (vidéo à retrouver sur la chaîne YouTube Mo News TV ), concernant la situation actuelle et leurs craintes pour l’avenir de la trentaine de stations-services de Guyane :
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Jan Du confirme à Mo News son projet
Contacté par Mo News , Jan Du confirme son projet de création de station-essence, à travers le groupe U et de préciser : « Je ne veux pas polémiquer. Je porte en effet un nouveau projet, qui va instaurer une concurrence saine et qui profitera avant-tout aux consommateurs guyanais » .
Pour Jean-Luk Le West (CTG), « nul n’a le monopole de la vente du carburant »
Le vice-président de la CTG en charge de l’économie et du tourisme, Jean-Luk Le West a de son côté reçu l’ensemble des acteurs, gérants de stations et Jan Du. Jean-Luk Le West, « nul n’a le monopole de la vente du carburant en Guyane et tout ce qui sera fait pour favoriser le consommateur guyanais devra être encouragé » .
Le communiqué du groupement des gérants de stations de Guyane (GSSG)
Nous nous sommes réunis et avons échangé sur les éléments dont nous avons eu vent qui menacent notre métier ainsi que 365 emplois francs. Nous le savons, le coût du pétrole dans le monde augmente et notre filière rencontre des difficultés. Cependant nous ne devons pas céder à des solutions qui supprimeraient des emplois en Guyane, mais aussi près de 3000 emplois répartis dans les DOM. Cette situation ne respecte pas le Décret n° 2013-1314 du 27 décembre 2013 réglementant les prix des produits pétroliers ainsi que le fonctionnement des marchés de gros pour la distribution de ces produits dans les départements de la Guadeloupe, de la Guyane et de la Martinique. Nous avons d’ailleurs le soutien de l’intersyndicale. Cette affaire concerne donc l’ensemble des DOM car nous sommes régis par le même décret. Cette solution qui nous est proposée est inacceptable car en plus de supprimer des emplois, elle mènerait à terme à une augmentation des prix du carburant. Une situation similaire à l’Hexagone où le nombre de stations et d’emplois a dramatiquement diminué depuis la libération des prix. Pourquoi les services de l’état et les collectivités ont accepté quelque chose contre l’intérêt général ? Qui sont les responsables ? Nous espérons obtenir des réponses à ces questions. Nous supposons aujourd’hui qu’ils ont été trompés. Il serait scandaleux de choisir une solution, qui supprimera des milliers d’emplois, mènera à une augmentation du prix du carburant et très probablement à une grève générale aux Antilles-Guyane. Nous disons non à la « casse sociale », nous sommes bien déterminés à nous battre pour préserver nos emplois et notre filière. Nous savons que des expérimentations dans le milieu de l’énergie sont en cours en Hexagone, notamment par EDF. Bien que représentant un manque à gagner pour l’état, une baisse des taxations sur l’énergie a pourtant été validée. Il serait logique que ces avancés bénéficient à terme à notre industrie et que les départements d’outre mer ne soient pas laissés-pour-compte. Une diminution du prix du carburant ne peut avoir lieu sans l’intervention des services de l’état. Nous ne souhaitons pas nous ériger en donneur de leçon, nous cherchons simplement à alerter sur une situation qui serait préjudiciable, pas uniquement pour nous gérants de stations, mais pour l’ensemble des acteurs de la profession, nos salariés ainsi que les consommateurs. Nous souhaitons donc obtenir des réponses, et travaillons dans ce sens. Nous sommes d’ailleurs ouverts à une médiation avec les services de l’état et la CTG. Et nous avons espoir qu’une solution soit trouvée, au plus tard le 15 février. Nous ne manquerons pas de vous tenir informé des avancés et conclusion concernant ce dossier.