Notre CDJ est 33, comme la 33 ième édition de la CAN, la Coupe d’Afrique des Nations de football qui devrait se déouler du 09 Janvier au 06 Février prochain au Cameroun qui en sera le pays hôte.
Alors je parle au conditionnel, parce que depuis quelques semaines enfle une rumeur d’annulation de la compétition qui inquiète voire même énerve très sérieusement certains dirigeants du foot africain.
Comme l’an passé, lorsqu’elle avait conduit au report d’un an de la compétition, c’est la menace du Covid-19 qui susciterait des craintes, avec le variant Omicron qui se fait de plus en plus virulent. Dans ce contexte, plusieurs clubs européens, principalement anglais, commenceraient à protester et réclameraient de conserver leurs joueurs afin de leur éviter une longue quarantaine à leur retour, ce qui priverait donc les clubs de leurs joueurs pour une durée plus longue.
Le fait que les clubs soient mécontents de laisser leurs joueurs une longue période n’est pas une nouveauté. La CAN 2019 n’avait rencontré aucun problème puisque la compétition avait eu lieu en été. Mais le retour à une organisation en hiver n’aide pas.
L’Association européenne des clubs a informé la CAF et la FIFA qu’en l’absence de mesures sanitaires adéquates prises par la CAF en relation avec la prévention contre le Covid, les clubs européens n’ont pas l’intention de libérer des joueurs africains pour la Coupe d’Afrique des Nations. Les pressions ont visiblement été assez fortes pour que la CAF informe de cette possibilité d’annulation certains sélectionneurs concernés.
Débat alimenté notamment par les propos de Jürgen Klopp l’entraineur du club de Liverpool qui devra se priver durant cette période de deux de ses meilleurs atouts offensifs, l’Égyptien Mohamed Salah et le Sénégalais Sadio Mané.
Interrogé sur cette compétition, le coach des Reds Jürgen Klopp avait qualifié la CAN de « petit tournoi ». Des propos qui sont très mal passés sur le continent africain, et sur les lesquels il était très vite revenu en plaidant l’ironie mal comprise.
De son côté le tout nouveau président de la fédération camerounaise, Samuel Eto’o a de nouveau mis les choses au point sur le sujet et à expliquer qu’il ne voyait pas pourquoi la CAN n’aurait pas lieu. « Je ne crois pas que ce soit responsable cette façon de faire, ou de vouloir faire. La Fédération que je représente défendra avec la dernière énergie la tenue de cette CAN ».
Pour appuyer son argumentaire et démonter celui d’un impact de la pandémie de Covid-19, Eto’o prend l’exemple de l’Euro disputé en Juin et Juillet dernier. « L’Euro s’est joué alors que nous étions en pleine pandémie avec des stades pleins. Il n’y a pas eu d’incidents alors que nous avons joué dans plusieurs villes en Europe. Pourquoi la CAN ne se jouerait pas au Cameroun ? Donnez-moi une seule raison valable ! ».
Avant une dernière mise au point cinglante, Eto’o dénonçant un manque de respect et des complicités en Afrique. « Ou alors on est en train de nous dire, comme on nous a toujours traités, nous sommes des moins que rien alors nous devons subir. Qu’on nous dise clairement les choses. Mais ce qu’il y a de difficile dans cette façon de faire, c’est que certains Africains sont encore complices »
Pour Joseph Antoine Bell, icône du football camerounais,certains européens ont été élevés naturellement pour ne pas respecter les africains.
« C’est juste un problème d’éducation. Ces gens là ont été élevés naturellement à ne pas nous respecter. Donc si nous ne le faisons pas nous-même, ils ne nous respecteront jamais« .
Si la CAF envisage d’annuler la CAN par peur de la virulence du variant Omicron en lui-même, cela pourrait se comprendre à la limite, en revanche si cette décision fait suite à la pression des clubs européens, cela serait vraiment regrettable…
K.H