Tôt ce matin, un dispositif de sécurisation des ronds-points et axes routiers a été déployé au rond-point Adélaïde Tablon et sur certains points à proximité. Des gendarmes mobiles et gendarmes de la compagnie de Matoury ont été postés en vu d’un éventuel blocage de la Sara et du Grand Port Maritime de Degrad-des-Cannes. « La menace paraissait suffisamment sérieuse pour que nous déployons des forces pour protéger leur accès » indique ce matin à Mo News , le général Stéphane Bras, commandant de la gendarmerie de Guyane. Même indication du côté de la préfecture. Le préfet Thierry Queffelec évoque « suffisamment d’informations pour évoquer une menace » .
Ce matin, des gendarmes et gendarmes mobiles déployés autour du rond-point Adélaïde Tablon à Rémire-Montjoly (capture écran Facebook live Radio Péyi)
Quelle menace ?
Hier et cette nuit, des rumeurs ont circulé sur les réseaux sociaux évoquant un blocage de la Sara. Sans être signés, ces messages ont tourné dans de nombreux groupes. Un appel au rassemblement à 4 heures du matin au stade Lama a même été partagé auprès de certains. De même, un appel à la grève générale, attribué à la Caravane pour la Liberté, circule depuis jeudi dernier pour ce jeudi. Après un premier démenti Yannick Xavier, l’un des porte-voix du collectif, n’a plus faire correctifs, même si de nouveaux appels ont été relayés et que le logo de la Caravane a été rajouté sur les nouveaux flyers numériques partagés mais les représentants de la Caravane continuent de parler « d’intox » . « Si jamais on bloque, on ne communiquera pas en amont » indique une des figures de la Caravane et de préciser que « la Caravane n’était pas partie prenante concernant les rumeurs ou appels au blocage de cette nuit » .
» Privilégier le dialogue »
Quelques transporteurs ont essayé d’en mobiliser d’autres pour créer une dynamique pour passer à l’action. Mais ces tentatives de mobilisation sont restées vaines pour l’instant. La majorité des transporteurs de Guyane refuse de se joindre à un mouvement de blocage. Certains estiment qu’une telle démarche serait « désastreuse pour le territoire » indique l’un d’eux. Idem chez le patronat et le monde économique qui ne « veulent pas de blocage » nous ont indiqué plusieurs représentants. La présidente de la CCI (Chambre de commerce et d’industrie) Carine Sinaï-Bossou résume : « Aujourd’hui un dialogue est instauré. Nous avons fait en amont un travail de lobbying pour permettre ce dialogue. Le 9 décembre, il y aura la rencontre, à la CCI, avec le préfet, les transporteurs et différents acteurs impliqués sur cette question. Oui aujourd’hui le prix des carburants est troo élevé mais nous privilégions le dialogue pour trouver des solutions. L’économie a assez souffert avec le Covid. Nous ne pouvons pas nous permettre de subir un blocage. En revanche, il faut trouver des réponses sur le prix des carburants et nous allons tout faire pour le faire, dans le dialogue ». Le dialogue, il en sera déjà question ce soir avec une réunion prévue à 18 heures à la CCI à l’initiative de l’association de consommateurs Citoyennes Citoyens .
« Le 9 on ne jouera plus »
De son côté, Dominique Mangal rejette la faute sur ceux qui veulent créer une psychose « ils veulent jouer. Nous on joue aussi. La seule chose que je dis, on verra le 9 décembre. Si l’Etat n’apporte pas de vrais réponses, on ne jouera plus » .
Du côté des autres collectifs et associations, on observe. L’association Citoyennes Citoyens de Monique Guard, mobilisée auprès des transporteurs il y a 15 jours lors du précédent point presse concernant les prix du carburant et la vie chère, n’a pas été associé à la démarche. Monique Guard a juste « reçu un appel pour un rassemblement à 4 heures du matin » où il n’y avait personne. Les gendarmes n’ont pas constaté de blocage « seulement quelques véhicules qui sont passés à plusieurs reprises, qui semblaient être en repérage » précise le général Bras.
Alors ce dispositif sera t’il amené à être renouvelé dans les jours qui viennent ? « Seulement si la menace d’un blocage est suffisamment forte. Nous ne sommes pas amenés à déployer tous les jours des hommes sur les rond-points » explique le commandant des forces de gendarmerie en Guyane. Cela pourrait d’ailleurs s’avérer difficile à réaliser puisque pour rappel, un escadron de gendarmerie est parti apporter des renforts aux Antilles en raison de la crise que connaissent la Martinique et la Guadeloupe.