Justice

Prison ferme pour le couple infernal

C’est un procès hors norme qui s’est tenu pendant deux semaines aux assises de Cayenne. Un couple était sur le banc des accusés pour une série de viols, un homme et une femme, ont été jugés pour une dizaine de viols. Il leur était reproché des viols pour l’homme et complicité de viols pour la femme ainsi qu’administration de produits illicites, c’est-à-dire d’avoir drogué les victimes avant de les violer. Le tout dans un huis clos sinistre sur Macouria entre 2016 et 2017.

Par : Khacouaby

Publié le : 11 octobre 2021

C’est un procès hors norme qui s’est tenu pendant deux semaines aux assises de Cayenne. Un couple était sur le banc des accusés pour une série de viols, un homme et une femme, ont été jugés pour une dizaine de viols. Il leur était reproché des viols pour l’homme et complicité de viols pour la femme ainsi qu’administration de produits illicites, c’est-à-dire d’avoir drogué les victimes avant de les violer. Le tout dans un huis clos sinistre sur Macouria entre 2016 et 2017.

Deux semaines particulièrement difficiles viennent d’être vécues lors des assises de Guyane avec probablement une première en matière criminelle sur le territoire. Un couple a été jugé pour une série de viols. Pour arriver à leurs fins, la femme aidait son compagnon à attirer leurs proies au domicile conjugal à Macouria. C’est en ce sens qu’un des observateurs les appelé « les Fourniret de Guyane ». Non sans aller dans ces excès, puisqu’ici aucun meurtre n’a été commis, le process a poussé les enquêteurs a partir sur la piste d’un duo criminel. Les faits remontent à 2016 et 2017. L’enquête elle avait débuté dès 2016, mais a été jonchée de difficulté avec une instruction qui est restée à l’instruction pendant plus d’un an et demi avant d’aboutir sur ce procès hors-normes.

20 et 12 ans de réclusions criminelles

Au cours de cette quinzaine, les deux accusés ont formellement nié les faits qui leurs étaient reprochés. Pourtant l’accusé principal était déjà connu pour des viols. Il était d’ailleurs poursuivi pour viol en état de récidive légale. Sa femme elle n’a pas été accusée de viols mais de complicité, grâce notamment à l’administration de substances toxiques. Il s’agissait d’empoisonner les victimes pour permettre à son compagnon de passer à l’acte. Les victimes, toutes des femmes, pour la majorité, âgées aux alentours de la trentaine, ont toutes identifiées le couple. L’un des crimes pour lequel l’homme était poursuivi s’est en revanche soldé sur un acquittement. Les autres ont tous conduits les jurés de la cour d’assise à condamner celui qui n’est pas encore quadragénaire, à 20 ans de réclusion criminelle. Sa compagne a elle écopé de 12 ans. Les deux ont décidé d’interjeter appel, ce qui ouvre la voie à un nouveau procès.

Vers un second procès…

Un procès éprouvant tant pour les victimes que pour les jurés, et aussi selon leurs avocats, les accusés. Un important incident a retardé les débats de 48 heures, le temps d’obtenir l’autorisation de réaliser un test PCR sur l’accusé qui présentait des symptômes liés au Covid19. Du côté des parties civiles, les faits ont laissé des traces et l’appréhension d’un nouveau procès ne les réjouis guère mais certaines gardent espoir que les accusés reconnaissent un jour les faits qui leur sont reprochés. Le rythme des séances a été intense et usant pour les avocats, jurés et magistrats à raison de 10 heures par jour en moyenne et avec très peu de pause lors de la première semaine de débat. Les plaidoiries et réquisitions se sont étalées sur l’ensemble de la journée du jeudi 23 septembre avec 7 avocats qui ont plaidé pour les parties civiles et deux pour les accusés. A noter que le verdict a été conforme aux réquisitions de l’avocat général. La peine maximale demandée par l’un des avocats des parties civiles n’a pas été retenue. Un procès qui s’est tenu à huis clos, à la demande de l’une des victimes de ce duo infernal…

Samir MATHIEU