Il ne s’était toujours pas exprimé depuis depuis les annonces du président de la République Emmanuel Macron lundi, du ministre de la santé Olivier Véran hier, et alors que la préfecture, malgré différentes sollicitations des médias, n’a toujours pas fait de communication officielle sur le relâchement des mesures de freinage en vigueur depuis lundi… Le préfet de Guyane Thierry Queffelec réagit en exclusivité ce mercredi au micro de Mo News sur ces sujets brûlants. Une interview réalisée après la cérémonie du 14 Juillet qui a eu lieu place des Palmistes ce matin à Cayenne.
« Ne pas hésiter à aller lire les arrêtés sur le site de la préfecture »
Thierry Queffelec a d’abord invité les habitants et chefs d’entreprises « à ne pas hésiter à aller sur le site de la préfecture, lire les arrêtés préfectoraux. » Et de préciser : « Toutes ces décisions sont prises en CIC (Cellule interministérielle de crise) dans laquelle les chambres consulaires sont présentes et relayent les mesures » qui régissent l’organisation de la vie sociale, sanitaire et économique de la Guyane, notamment pour le nouvel horaire du couvre-feu à 21 heures, qui est repoussé à 23 heures pour les bars, restaurants, salles de sports et cinémas, qui ont pu rouvrir leurs portes depuis lundi, après deux mois de fermeture.
« On peut toujours grogner et avoir une opinion différente mais la loi s’impose »
Le préfet a également été interrogé sur la grogne qui monte après les annonces du président Emmanuel Macron concernant l’imposition du pass sanitaire pour accéder aux lieux de cultures et de loisirs d’ici la fin du mois de juillet et début août, notamment pour les grandes salles de spectacles, événements sportifs ou culturels, festivals, foires, théâtres, cinémas, musées, salles de concert, festivals, stades, parcs d’attractions) dès le 21 juillet et pour les cafés, bars, restaurants, les centres commerciaux, les hôpitaux, maisons de retraite, les établissements médico-sociaux à partir du début du mois d’août. Il sera également obligatoire à bord des avions, des trains, et les cars interrégionaux mais aussi pour les croisières et bateaux de passagers accueillant au moins 50 personnes et pour les discothèques. Le préfet ne croit pas vraiment en une contagion de la grogne qui frappe la Martinique et La Réunion : « On peut toujours grogner, avoir une opinion différente, mais lorsque la loi s’impose, elle est celle du bon sens. Elle va passer en conseil des ministres et au conseil d’Etat. Il peut y avoir une grogne, mais vous savez entre sauver une vie et devoir subir la Covid, des décisions fortes ont été prises et c’est toujours de s’attaquer à la Covid et non aux libertés individuelles » explique Thierry Queffelec.
Annonces Macron : « Je ne vois pas pourquoi il y aurait une différence de date (entre la Guyane et l’Hexagone)
Sur l’application des mesures annoncées (et leurs entrées en vigueur) par le président Macron et le ministre de la santé, notamment sur l’obligation vaccinale pour les professionnels de santé ou encore sur la levée des motifs impérieux pour les personnes vaccinées qui prennent l’avion…, le préfet attend d’avoir le texte en main : « Nous attendons le décret mais je ne vois pourquoi il y aurait une différence de date, notamment parce que c’est synchronisé lorsqu’on doit prendre l’avion vers l’Hexagone ou ailleurs, sachant qu’actuellement la pression sanitaire est légèrement moindre en Guyane. » Les décrets devraient être présentés jeudi ou vendredi et « fixeront la capacité à pouvoir signer l’arrêté préfectoral qui fixera les éléments qui seront ceux de la loi ». Une communication officielle sera alors faite par la préfecture de Guyane nous a indiqué le plus haut représentant des services de l’Etat sur le territoire. Selon nos informations, la loi devrait offrir aux préfets un pouvoir de gestion direct sur la crise et les mesures de freinage à partir d’un certains seuil du taux d’incidence. À partir de 200 pour 100 000 habitants, les préfets auront un pouvoir de décision renforcé par rapport à ce qui été le cas jusqu’à présent. La question s’était notamment posée ces dernières semaines en Guyane à propos du taux de 150 pour 100 000 habitants qui avait été fixé par le préfet pour la réouverture des bars et restaurants… Certains socioprofessionnels et politiques s’étaient insurgés sur cette décision qu’ils ne trouvaient pas « légitime ». Le collectif des bars, restaurateurs, hôteliers et opérateurs touristiques avaient d’ailleurs interpellé directement le préfet lors de leur rencontre merdredi dernier en préfecture pour préciser les contours de la réouverture effective depuis ce lundi.
Recours de Trop Violans : « Je remercie quelque part les gens d’aller au tribunal (…) Là, il y aura une réponse très claire »
Enfin, interrogé par Mo News, sur le recours déposé par l’association Trop Violans contre la distinction entre les personnes vaccinées et non vaccinées, qui n’ont pas les mêmes droits pour franchir les PCR (Postes de contrôles routiers) d’Iracoubo et de Régina, le préfet « remercie quelque part les gens d’aller au tribunal pour figer définitivement les questions, les grognes comme vous évoquiez tout à l’heure. Là, il y aura une réponse et elle sera très claire et appliquée dans les deux sens que l’Etat soit maintenu dans sa décision ou qu’il ne le soit pas. » Thierry Queffelec a également annoncé avoir déposé hier la réponse argumentée de la préfecture auprès du tribunal administratif et que ce référé « sera examiné dans les 48 heures ».
Retrouvez en intégralité ci-dessous l’interview exclusive du préfet Thierry Queffelec au micro de Mo News. Une interview réalisée en direct sur la page Facebook de votre nouveau média d’information de Guyane ce matin à l’issue de la cérémonie du 14 Juillet qui a eu lieu ce mercredi place des Palmistes à Cayenne :
Thierry Queffelec au micro Mo News ce merdredi après la cérémonie du 14 Juillet place des Palmistes à Cayenne
