Carine Sinaï-Bossou ne sera pas la prochaine députée de Guyane. La présidente de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) ne succédera pas à Gabriel Serville en tant que députée de la 1ere circonscription. La suppléante du député sortant préfère « se consacrer à la CCI », qu’elle préside depuis 2018.
« J’ai été élue et ce ne serait pas correct de les lâcher avant la fin de mon mandat. En plus, je suis persuadé qu’avec Gabriel à la tête de la CTG, c’est une bonne chose pour la Guyane et son économie » précise celle qui est sa suppléante depuis 2017 à l’Assemblée nationale.
Le renoncement à une carrière politique
Carine Sinaï-Bossou renonce donc à embrasser une carrière politique et à devenir parlementaire et préfère rester auprès des entrepreneurs du territoire.
Carine Sinaï-Bossou s’est retrouvée dimanche, avec l’élection de Gabriel Serville, face à un choix cornélien. D’un côté, elle avait un siège de députée qui lui tendait les bras. Mais elle aurait du siéger dans le groupe de La France Insoumise et des communistes, ce qui ne lui « correspond pas ». De plus, elle se serait engagée sur un mandat de moins d’un an alors qu’elle est actuellement présidente de la CCI jusqu’en octobre et fait figure d’ultra favorite pour prolonger cette expérience, puisqu’elle est pour l’heure, la seule candidate pour l’élection à la chambre consulaire et est donc quasi assurée de prolonger pour les 5 ans qui arrivent : « Bien évidemment qu’être députée c’est quelque chose d’intéressant, mais je pense que je serai plus utile pour la Guyane en tant que présidente de la CCI avec un président de la CTG qui est un ami et quelqu’un de qualité avec qui je sais que je pourrai faire avancer les dossiers et donc aider les entrepreneurs du territoire, plutôt que d’être députée de l’opposition dans un groupe où je ne serai pas à l’aise politiquement » complète Carine Sinaï-Bossou.
Carine Sinaï-Bossou ne sera pas la prochaine députée de Guyane. La chef d’entreprise et présidente de la CCI préfère « se concentrer sur son mandat consulaire ».
Ce choix va donx entraîner une vacance du poste de député de la 1ere circonscription. Concrètement, lorsque Gabriel Serville aura démissionné de son poste de député (il a un mois pour le faire, jusqu’au 2 août prochain, si aucun recours n’est déposé contre son élection à la présidence de la CTG), le siège de député de Cayenne restera vacant jusqu’à l’élection de juin 2022. En effet, le code électoral veut qu’il n’y ai pas d’élection législatives partielle, pour un renouvellement de député pour un mandat qui serait inférieur à un an. Dans ce cas là, le siège reste « vacant ». Ceci dit, le siege de député de la 1ere circonscription de Guyane pourrait rester un peu plus longtemps que prévu dans les mains de Gabriel Serville si un recours venait à être déposé contre son élection, ce qui à priori n’est pas le cas. D’autres cas de figure similaires se sont déjà présentés et plusieurs postes de députés resteront vacants jusqu’aux prochaines législatives. C’est par exemple le cas en Aveyron où le député de Millau a été élu président du Département et où son suppléant renonce également au fauteuil de député. Ce fut également le cas plus proche de chez nous en Martinique où Didier Laguerre, maire de Fort-de-France a renoncé à reprendre le siège vacant de Serge Letchimi à l’Assemblée nationale et où le poste de député restera donc vacant pendant un peu moins d’un an.
Un choix qui devrait aiguiser des appétits
Ce poste de député vacant risque en revanche d’aiguiser les appétits. Déjà plusieurs personnalités s’ étaient montrées intéressées pour briguer le poste, et le renoncement de Carine Sinaï-Bossou, devrait selon toute logiquement donner des ailes à d’autres qui y verront un obstacle de moins à leur élection. Mais les élections à la CTG ont pu avoir l’effet inverse. La défaite de la liste de Rodolphe Alexandre, battue sévèrement sur Cayenne, semble avoir freiné les ambitions de Boris Chong-Sit. L’avocat cayennais, qui avait annoncé dans les colonnes de Mo News, être intéressé par ce poste, se laisse du temps pour « réfléchir à la chose à la lumière du dernier scrutin » a t’il déclaré vendredi sur Mo News en marge de l’assemblée plénière d’installation à la CTG où il va siéger cependant, comme les autres élus d’opposition « par respect pour les électeurs qui l’ont soutenu et continuer à suivre les dossiers de la Guyane. » Steve Blacodon, qui était candidat sur la liste de Rodolphe Alexandre sur la section petite couronne, et qui n’a pas été élu, laisse lui la porte ouverte et ne cache pas son goût pour le travail parlementaire, qui pour l’heure « n’a pas pris de décision ». Une seule chose est certaine, si Steve Blacodon venait à partir aux législatives « ce serait sur la 1ere. Sur la seconde, il y a un jeune député qu’il faut soutenir ».
