Des millions de litre d'eau libérés du barrage d'Afobaka pour éviter des inondations massives sur le sud-est du Suriname - Mo News

Des inondations de l’Amapa au Vénézuéla en passant par la Guyane, le Suriname et le Guyana

La saison des pluies qui est particulièrement intense en Guyane (voir Mo News numéro 13 du jeudi 3 juin dernier, à consulter en téléchargement ici), l’est aussi en réalité sur l’ensemble de la grande région. Le responsable de Météo-France en Guyane, Patrick Rançon indiquait ainsi à Mo News qu’on s’orientait vers « une année exceptionnelle en matière de précipitations ». Les inondations exceptionnelles que subissent les habitants de l’Oyapock et du Maroni (ainsi que de l’Inini et du Tapahanony, affluents du Maroni, côté Guyane pour le premier et Suriname pour le second). Les habitants de Grand-Santi, Papaïchton ou encore Camopi vivent des situations très difficiles encore actuellement, et ça dure depuis de longues semaines avec un niveau des eaux toujours très élevé. C’est le cas aussi au Suriname où les autorités, et notamment la compagnie Staatsolie, qui gère l’immense barrage d’Afobaka, situé à quelques petites dizaines de kilomètres à l’ouest d’Apatou et au sud-ouest de Saint-Laurent, qui viennent de décider de procéder à plusieurs opérations en vu de baisser le niveau de l’immense barrage hydroélectrique construit dans les années 60.

Des millions de litre d’eau vont être libérés jusqu’en août pour éviter que le barrage hydroélectrique d’Afobaka ne déborde et inonde le sud-est du Suriname, sur la partie entre le barrage et la Guyane, sur le bassin entre la rivière Suriname et le fleuve Maroni, déjà sinistrée en raison des fortes pluies de ces derniers mois et notamment ces dernières semaines. (crédit photo : Staatsolie)

Des millions de litre d’eau vont être libérés

Certaines vannes de décharge du barrage d’Afobaka ont été ouvertes cette semaine pour évacuer l’eau du réservoir. Cette contre-mesure décidées par les autorités surinamaises visent à éviter des inondations massives sur le sud et sud-est du Suriname, à la frontière avec la Guyane. La région est déjà sous les eaux, et la montée du niveau du barrage inquiète. À l’heure actuelle, le niveau d’eau du réservoir est de 262,5 pieds, alors qu’il est autorisé à atteindre un maximum de 265 pieds. C’est pourquoi ces vidanges sont réalisées et vont se poursuivre jusqu’en août, fin prévue de cette saison des pluies exceptionnelle. Des millions de litres d’eau vont donc être libérés. Si jamais le barrage hydroélectrique venait à déborder, des dizaine de Maroon et autres communautés en aval seraient gravement inondées. C’est pourquoi les ingénieurs libèrent les vannes d’inondation lorsque la marée est basse afin de minimiser les problèmes dans la rivière Suriname voisine du barrage. « Tout est mis en œuvre pour limiter autant que possible les effets négatifs en aval du réservoir », a expliqué le service communication de la compagnie Staatsolie, qui gère le barrage. Les ministres des ressources naturelles et du développement régional du Suriname ont déjà reçu des informations en provenance de la compagnie pétrolière et aurifère nationale surinamaise Staatsolie sur cette action et les commissaires du district de Brokopondo, Para, Commewijne et Paramaribo informent régulièrement et en direct sur les réseaux sociaux la population locale sur l’ensemble des opérations de vidange.

Les météorologues internationaux ont averti le Suriname et le Guyana « de se préparer à de nouvelles pluies abondantes dans les prochains jours » et ont également suggéré que la saison des pluies actuelle pourrait « se prolonger jusqu’en août ».