Les Guyanais seront bel et bien appelés à aller voter les 20 et 27 juin prochains à l’occasion des élections territoriales. Le ministère des outre-mer vient de confirmer à travers un communiqué, que le préfet de Guyane Thierry Queffelec a maintenu le scrutin. Ce matin, au terme de la CIC (Cellule interministérielle de crise) qui s’est tenue en préfecture, en présence de nombreux élus de terrain, la position du préfet semblait claire. Ce choix va dans le sens de la position des élus, qui dans leur ensemble, se sont prononcés majoritairement pour le maintien des élections.
Communiqué de presse du ministère des outre-mer (publié ce lundi après-midi) :
Après avis du conseil scientifique rendu le 5 juin 2021 et consultation des parlementaires, des élus et des acteurs socio-économiques guyanais, réunis par le Préfet de Guyane, Thierry Queffelec le 7 juin 2021, le Gouvernement a décidé du maintien des élections territoriales en Guyane conformément à l’article 9-bis de la loi relative à la gestion de la sortie de crise sanitaire. Elles auront lieu les 20 et 27 juin 2021.
Seuls Saint-Laurent et Awala pour un report
Lors de la CIC de ce lundi matin, quelques maires étaient présents, dont le maire d’Awala Jean-Paul Fereira, mais aussi le président des maires de Guyane, François Ringuet. En vue de cette réunion, les 22 maires ont été sollicités par l’AMG (Association des maires de Guyane) pour se prononcer pour ou contre le maintien des élections. D’un bloc, ils se sont exprimés à 85,71 % pour le maintien des élections. Seuls deux maires se sont prononcés pour le report du scrutin. Il s’agit de la maire de Saint-Laurent du Maroni, Sophie Charles, et de Jean-Paul Fereira, le maire d’Awala-Yalimapo, et lui-même candidat à la CTG. Jean-Paul Fereira a renouvelé sa demande de report à l’issue de la CIC ce lundi matin alors que ses partenaires et alliés lui avaient emboîté le pas dès la semaine passée, à l’instar de Line Létard, secrétaire générale de Walwari, et 2e sur la section de Cayenne, à travers un communiqué de presse.
Les autres maires se sont tous prononcés pour le maintien du scrutin les 20 et 27 juin : Serge Smock (Matoury), Georges Elfort (Saint-Georges), Jean-Claude Labrador (Roura), Albéric Benth (Mana), Michel-Ange Jérémie (Sinnamary), Gilles Adelson (Macouria), Céline Régis (Iracoubo), Véronique Jacaria (Saint-Elie), François Ringuet (Kourou), Sandra Trochimara (Cayenne), Claude Plenet (Rémire-Montjoly), Pierre Désert (Régina-Kaw), Serge Anelli (Maripasoula), Félix Dada (Grand-Santi), François Lokadi (Apatou), Patrick Lecante (Montsinéry-Tonnegrande), Marie-Hélène Charles (Saül) et Narcisse Rozé (Ouanary). Le maire de Camopi ne s’est pas prononcé clairement. Laurent Yawalou avait un avis partagé. Et un maire n’a pas voté. Il s’agit de Jules Deie, le maire de Papaïchton qui a préféré rester « concentré sur mon travail dans la commune, notamment en raison des inondations » qui font des ravages sur le Haut-Maroni, nous a t’il indiqué ce lundi.
Au niveau des parlementaires, la sénatrice Marie-Laure Phinéra-Horth était présente à la CIC ce matin. Elle s’est prononcée depuis un moment pour le report des élections, déjà à travers un premier courrier au préfet, le 6 avril dernier, et dans un second, hier le 6 juin.
Le député Lénaïck Adam veut aller plus loin maintenant : « Les élections sont maintenues c’est donc l’occasion de libérer les Guyanais de Guyane et ceux qui partent dans l’hexagone. D’arrêter les 36 000 tests car nous sommes surtestés. Les motifs impérieux entre la Guyane et Paris, sans oublier ceux entre les Antilles et la Guyane sont à retirer. » Et le député de la seconde circonscription de réclamer de « libérer les commerces, les entreprises et la circulation de chacun car les chiffres sont bons. Nous en avons marre et les couvre feux doivent être rapidement revus voire supprimés. »
Enfin du côté des candidats à la présidence de la CTG, Gabriel Serville et Jean-Paul Ferreira se sont donc déjà prononcés contre le maintien des élections en tant que député et maire. Rodolphe Alexandre, à travers la CTG a suivi l’avis du comité scientifique territorial et qui s’est montré favorable au maintien du scrutin. Jessi Américain est lui aussi favorable au maintien du scrutin, lui aussi se basant sur l’avis du comité scientifique territorial.
« Aller voter pas plus dangereux que d’aller au supermarché »
Vendredi, le Conseil scientifique national ne s’était pas prononcé de façon tranchée, laissant toutefois ouverte la voie au maintien du scrutin en raison notamment du risque de voir la situation rester préoccupante dans les mois à venir : « Ces différentes situations, incluant le cas échéant un report du scrutin, dépendent pour partie des arbitrages qui seront réalisés par les autorités à propos de la gestion de l’épidémie et de l’organisation des élections. Il est également à noter qu’en cas de report, il est incertain qu’une situation sanitaire plus favorable se présentera en Guyane dans les prochains mois. »
Ce lundi enfin, le comité scientifique territorial s’est aussi prononcé en faveur du maintien des élections : « Les études ont montré que la contamination se fait après exposition du virus dans un lieu clos, sans port de masque et sans respect des distanciations (les clusters sont le plus souvent dans les milieux professionnels fermés et dans les milieux scolaires fermés). Aujourd’hui, aller voter n’est pas plus dangereux que les autres activités autorisées par la préfecture (travailler, faire ses courses au libre-service, etc.). Par conséquent, si les mesures barrières sont respectées (jauge, gel, masques, désinfection du matériel, aération des locaux, etc., avec dans l’idéal des responsables de bureaux de vote vaccinés), aller voter ne présentera pas plus de risques que de se rendre dans un supermarché ».
Les élus et représentants de l’Etat ont discuté de la question du maintient ou du report des élections ce lundi matin lors de la CIC qui s’est tenue en préfecture. Le préfet a décidé du maintient du scrutin les 20 et 27 juin.