Le variant indien vient de toucher le Brésil, et plus spécifiquement l’Etat du Maranaho, dans le nord-est, juste à l’est du Para. Ce sont des membres d’équipage d’un cargo battant pavillon de Hong Kong qui ont ramené le virus chez notre voisin brésilien le 14 mai dernier, dans la ville de Sao Luis, à seulement 1 200 km à vol d’oiseau de la Guyane (en réalité, par la route, le trajet est bien plus long et prend plusieurs jours, et de plus l’Etat du Maranaho est confiné et les frontières officiellement fermées). Une quarantaine de cas du variant a été confirmée avec des contaminations locales, et des soupçons de contamination, en seulement une semaine, dans les états voisins du Ceara à l’est et du Para à l’ouest. L’inquiétude est très grande dans les deux états du Para et de l’Amapa. Les gouverneurs demandent la mise en place d’une coopération interregionale. L’Etat du Para est l’une des portes d’entrée vers la Guyane. C’est par le Para, qui entoure à l’est et au sud l’Amapa, que le variant P1 de Manaus a inondé l’Amapa puis s’est propagé en Guyane, à tel point que ce variant représente plus de 80 % des cas en Guyane selon les autorités sanitaires françaises. Le variant indien a été intégré à la liste des variants dits préoccupants par l’OMS (Organisation mondiale de la santé) au même titre que ceux britanniques, sud-africains et brésiliens. Certains scientifiques le considèrent comme plus contagieux et plus résistant à la vaccination, sans certitude absolue encore sur le sujet. L’ARS (Agence régionale de la santé) de Guyane rappelle qu’elle surveille de près tous les variants : « les tests sont criblés au moindre doute pour la surveillance de tous les variants » . Le point Mo News sur la situation.
C’est par un cargo que le variant indien est arrivé au Brésil, à seulement 1 00 kilomètres à vol d’oiseau de la frontière avec la Guyane à Sao Luis, capitale de l’Etat du Maranaho à l’est du Para. (crédit photo : Globo)
Des cas importés, arrivés par cargo à Sao Luis
Le mercredi 20 mai, le secrétaire de santé du Maranhao Carlos Lula a déclaré lors d’une conférence de presse, que le Maranhao était le premier État du Brésil a déclarer le variant indien du pays présent. Le patient était un homme de 54 ans, qui était à bord du navire Shandong da Zhi. D’après le secrétaire de santé, le navire battant pavillon de Hong Kong arrivait de la Malaisie sur le littoral du Maranhao pour faire une livraison de minerai de fer à la capitale de l’Etat Sao Luis. Le patient a été hospitalisé dans un hôpital privé. Le variant indien, appelé B.1617, inquiète les autorités sanitaires du pays, parce qu’il possède une mutation dans la protéine spike, ce qui signifie une plus grande résistance et plus grande contamination du virus. Le nombre de cas a vraiment augmenté en Inde, sa provenance d’origine qui compte plus de 350 000 morts et en fait le 3e pays le plus touché au monde derrière les Etats-Unis et le Brésil. Ce nouveau variant, apparu en octobre en Inde est déjà présent dans 49 pays à travers le monde.
La patient zéro en contact avec une centaine de personnes
Le navire MV Shandong da Zhi avait des membres d’équipage infectés avec le variant indien. Samedi, le membre d’équipage du navire MV Shandong, de 54 ans, était toujours en réanimation à Sao Luiz avec les symptômes du variant appelé B.1. 617. Il a été intubé après une dégradation de son cas clinique. Il est hospitalisé depuis le 14 mai, depuis que le navire qu’il travaille avait accosté au port de Sao Luis. Le secrétaire d’état à la santé du Maranhao a affirmé qu’avant d’être hospitalisé le patient était entré en contact avec une centaine de personnes dans la ville. Une campagne massive de tests a donc été réalisée dans l’hôpital privé de Sao Luiz, où les patients sont suivis.
L’état du Para a effectué une demande officielle envoyée à l’entreprise Vale pour suspendre, temporairement, le transport de voyageurs dans le chemin de fer Carajás, jusqu’à ce que la situation épidémiologique puisse permettre la reprise des activités. D ans le document, le gouvernement considère la situation du Maranhao comme inquiétante alors que l’état subit un confinement strict pour combattre la propagation du virus. Actuellement le train possède 15 arrêts dans 27 communes entre l’Etat du Para et du Maranhao.
« L’État a déjà officialisé et ajouté une lettre à la société Vale, lui demandant de suspendre immédiatement le train sur le chemin de fer de Carajás, par mesure de sécurité, ainsi qu’aux organes de sécurité et d’inspection pour savoir sur quels itinéraires surveiller les passagers entrant. le Pará », a déclaré le gouverneur Helder Barbalho » .
Sao Luis n’est certes qu’à 1 200 km à vol d’oiseau de Cayenne, mais le trajet est bien plus long par les routes et prend au moins trois jours en saison des pluies. De plus, l ‘Etat du Maranaho est confiné et les frontières sont officiellement fermées. (crédit photo : DR)
Les Etats du Para et de l’Amapa inquiets demandent une coopération interregionale
Le gouverneur du Para a utilisé le réseau social pour informer de cette action, néanmoins le chef de l’exécutif a informé les président Companhia das Docas do Pará (CDP), Agência Nacional de Aviação Civil (ANAC), superintendentes da Polícia Rodoviária Federal (PRF), l’aéroport international de Belém, sur les mesures préventives à mettre en place dans les centres de communication et de transports : ports, aéroports et gares aux frontières de l’État du Pará avec Maranhão, pour lutter, sur le territoire du Pará, contre la prolifération de la souche indienne.
L’Amapa, voisin direct de la Guyane, appelle à un travail de coopération interrégionale pour lutter contre la propagation du varient indien. Lundi, le gouverneur de l’Amapa, Waldez Goes, a utilisé les réseaux sociaux, dont Twitter, pour rappeler qu’il est important de travailler en coopération avec l’État du Para dans la mise en place des protocoles de combat contre la propagation du varient indien. « C oncernant le variant indien, il est urgent de mettre en accord les stratégies sanitaires. Il est nécessaire de travailler aussi avec le gouverneur du Para » a t’il notamment indiqué :
La situation est prise très au sérieux à Sao Luis et l’Etat du Maranaho est confiné et le gouverneur du Para veut bloquer au maximum les transports entre les deux états… (crédit photo : Rede)