Le préfet de Guyane a finalement fait marche arrière concernant la fermeture des commerces dits non-essentiels pour les 5 jours qui arrivent. Après une grosse semaine de grogne de ces petits commerçants, qui se voyaient contraints d’être fermés, et alors que la perspective de la fête des mères arrive à grand pas, Thierry Queffelec est revenu sur sa décision initiale et vient d’autoriser à travers un arrêté modificatif les commerces de Guyane (de catégorie M, c’est à dire de la vente) a ouvrir dès ce mercredi, jusqu’à lundi, excepté dimanche où tout est fermé. Cette mesure exceptionnelle alors que la Guyane est toujours confinée, a été prise pour permettre à ces nombreux commerces d’être ouverts pour la fête des mères dans un contexte de « saisonnalité » . Pour certains d’entre eux, et ils avaient mis cet élément en exergue, « la fête des mères peut représenter jusqu’à 30 % de leur chiffre d’affaire annuel » avait expliqué la présidente du Groupement des commerçants de Cayenne, Nathalie Nouh-Chaia Vernet.
Dès ce mercredi, les commerces de Guyane sont donc autorisés à ouvrir jusqu’à 19 heures. Il y aura cependant des contrôles des règles sanitaires avec des jauges de 4 m2 pour les commerces et de 8 m2 pour les grandes surfaces. Les commerces resteront en revanche fermés pendant les horaires de couvre-feu, de 19h à 5h du matin en semaine et du samedi 19h au lundi 5h le week-end. Seuls les bars, restaurants et salles de sport restent fermés, à l’exception près de la vente à emporter autorisées pour les restaurateurs qui la pratique et respectent les règles sanitaires, ainsi que pour les ambulants, avec des règles très précises, et toujours avec le respect du couvre-feu, indiqué précédemment.
Imbroglio concernant entre autre les instituts de beauté…
Notez qu’il ne s’agit que des commerces de catégorie M, c’est à dire ceux qui font du commerce, mais par exemple les prestataires de service. Ainsi, les instituts de beauté ne sont pas autorisés à rouvrir. « Cela pose un problème d’équité car là on exclut une petite frange de commerçants qu’on fragilise d’autant plus et vu qu’aucune communication claire n’a été effectuée » explique un gérant d’un grand centre commercial sur l’agglomération de Cayenne. Depuis ce matin, on se re trouve donc dans une situation où certains instituts sont ouverts (en totale illégalité mais avec des gérants qui pensaient qu’ils avaient le droit de rouvrir) et d’autres fermés qui ont du refuser des clients… La situation est même encore plus complexe que ça car la vente est autorisée mais pas le service à la personne, donc en théorie un institut de beauté pourrait vendre des produits (parfums, crèmes, lotions…) mais pas prodiguer des soins comme la manucure ou l’épilation… Contactée par téléphone par la rédaction, la préfecture refuse de communiquer sur le sujet avant l’issue de la prochaine CIC (Cellule interministérielle de crise) qui aura lieu demain. La présidente de la CCI, Carine Sinaï-Bossou explique que cette autorisation est « une avancée » et que « c’est un moindre mal parce qu’à la base on devait être fermés » . Et de compléter que « ce sont 5 jours de plus pour les commerçants, tout va se jouer ce jeudi à la CIC. J’attends hélas un retour de bâton. Et in fine, je ne comprends pas la définition entre commerces essentiels et non essentiels. Pourquoi le coiffeur est essentiel et pas l’esthéticienne… C’est aussi ça qui créé cette incompréhension. »
Les commerces ont le droit de rouvrir jusqu’à lundi mais pas tous… et nombreux sont ceux qui ne le savent pas…
L’impact économique du confinement
La CCI (Chambre de commerce et d’industrie) a appuyé les petits commerces qui étaient considérés jusque là comme non essentiels et condamnés à rester fermer. Il a notamment été mis en avant l’impact économique et social de cette mesure préfectorale. Ainsi seuls 55,5 % des employés du commerces étaient autorisés à travailler soit 2 170 personnes et 45,5% étaient interdits d’ouverture, soit 1 764 employés directement impactés, selon la chambre consulaire qui est montée au créneau, notamment par la voix de sa présidente Carine Sinaï-Bossou depuis une semaine pour soutenir les associations et collectifs de commerçants, qui avaient d’ailleurs déposé un recours gracieux auprès du préfet le lundi 17 mai dernier. Le Medef Guyane présidé par Tarah Govindin a également pesé de tout son poids dans les négociations. La CMA (Chambre des métiers et de l’artisanat) a également apporté son soutien.
Le préfet Thierry Queffelec a expliqué dans l’arrêté modificatif pourquoi il autorisait ces ouvertures de mercredi à lundi. Il évoque dans l’arrêté la saisonnalité des chiffres d’affaires, l’engagement des commerçants à respecter scrupuleusement les protocoles sanitaires ainsi que les mesures prévues dans le décret du 16 octobre 2020. Le nouvel arrêté précise aussi avoir pris en compte « les points épidémiologiques hebdomadaires de la Région Guyane réalisés par Santé publique France » mais aussi « la demande exprimée par les représentants des organisations professionnelles (CCI, CMA, associations de commerçants) et syndicale (Medef) lors de la rencontre avec le préfet » (qui a eu lieu hier).