Entretien Jean-Yves Thiver, président du comité régional cycliste de Guyane, qui nous parle de cette 33ème édition du Tour de Guyane.
Quel est le petit plus de cette 33ème édition du Tour de Guyane ?
On peut parler de notre très beau plateau d’équipes invitées. Mathématiquement, on devrait atteindre les 114 coureurs, ce qui veut dire que cette édition devrait être très riche.
Cette année, la route d’Apatou est de retour et le parcours est plus long de quasiment 30 km. Comment est fait le parcours du Tour ?
Déjà, il faut connaître les communes étapes. Après, il faut rallier le point de départ à l’arrivée. C’est à nous de dé- terminer un itinéraire en tenant compte du vent de face, de la fluidité de la cir-culation à un moment donné pour permettre aux suiveurs de la caravane de se projeter en avant tout au long de la compétition. Nous analysons donc plusieurs points avant de faire le parcours.
Quelles sont les aides budgétaires qui permettent au Tour chaque année d’exister ?
Le Tour de Guyane coûte cette année 519 000 €. La Collectivité Territoriale de Guyane participe à la hauteur de la convention que nous avons signée pour quatre ans. Nous avons d’autres partenaires institutionnels tels que les différentes communes, les services de l’État. De l’autre côté, il y a aussi des partenaires privés qui représentent la plus forte participation financière.
Dilan Will, qui est désormais licencié en Guadeloupe, ne courra pas pour la Guyane. Est-ce qu’il manquera à notre sélection guyanaise ?
Dans un premier temps, il faut savoir qu’il ne sera pas présent sur le Tour de Guyane et oui, c’est sûr qu’au niveau des forces du cyclisme guyanais, il manquera.
Maintenant, il a fait un choix cette année, nous espérons que l’an prochain, il retrouvera ses couleurs locales afin de représenter dignement le cyclisme guyanais.
Comment sentez-vous nos coureurs ?
Il y a certains coureurs qui ont levé leur niveau de performance. Nous avons vu un très bon Benjamin Bousquet sur le Tour de la Martinique. Nous espérons la présence de René-Yves Thiver. Yveson, qui a chuté au Tour de la Martinique, semble être en très grande forme.
Je pense que si certains se mettent au coude à coude avec les coureurs invités, ils peuvent tirer leur épingle du jeu. Comme j’aime dire, il faut savoir saisir les opportunités sur toutes les étapes, car des fois, ça se joue à rien du tout.
La dernière victoire guyanaise sur le Tour remonte à 2014.Pourquoi n’arrivons-nous pas à gagner notre Tour ?
Il faudrait monter le niveau compéti- tif déjà sur le plan mental. On voit que les Guyanais perdent le Tour des fois à pas grand-chose. Il faut y croire. En plus d’un très bon encadrement tech- nique, nos coureurs doivent être forts mentalement et se dire qu’ils défendent une cause. C’est vrai qu’il faut aussi ce regain de solidarité, mais en général, je n’évoque pas ça comme un problème dans le cyclisme. C’est pour moi un problème sociétal.
À quand un Tour de Guyane international ?
Le Tour de Guyane tel qu’il est actuellement n’a aucune barrière pour qu’il ne soit international. C’est juste une inscription qu’il faut faire au niveau de l’Union Cycliste Internationale. Maintenant, sur les conseils de commissaires nationaux qui sont venus diriger le Tour de Guyane, nous n’allons pas le faire car c’est un autre contexte économique qui ne s’adapte pas au nôtre. Au vu des équipes invitées qui viennent de partout, pour moi, on a un Tour international. Cette inscription n’y changera rien, elle engendrera juste des dépenses bien plus élevées.
Le mot de la fin.
Le Tour de Guyane est une manifestation très attendue de tous.
Je demande donc au public qui viendra soutenir les coureurs sur le bord de la route d’être prudent. Retenez vos enfants et animaux domestiques, afin de permettre à la caravane de passer en toute sécurité et surtout afin de profiter de ce bel événement sportif.
Retrouvez le détail des étapes ICI.