Ce vendredi matin, dès 6 h, l’appel à la manifestation contre l’emplacement de la centrale expérimentale à hydrogène de la CEOG à côté du village de Prospérité a mobilisé une centaine de personnes.
Après un discours rappelant l’importance de garder une posture pacifique pour éviter tout débordement, le Yopoto d’Atopo Wepe, Roland Sjabère et Christophe Yanuwana Pierre, président de la JAG (Jeunesses Autochtones de Guyane) ont mené le cortège.
Vers 9 h, les manifestants étaient attendus par une trentaine de gendarmes mobiles sur la RN1, à quelques centaines de mètres du site, les empêchant ainsi d’accéder à la base de vie du chantier où s’étaient déroulées les échauffourées qui avaient conduit à 5 interpellations, vendredi 10 mars dernier.
Les manifestants face aux gendarmes mobiles. (crédits : Claire Gagnaire)
Les opposants à l’emplacement du projet sont donc restés face aux gendarmes mobiles, empêchant la circulation sur la RN1 pendant plus de trois heures.
Sommations
Le préfet était présent aux côtés du sous-préfet de Saint-Laurent. Thierry Queffelec a tenu à rappeler qu’il s’agissait de faire respecter le droit, que la CEOG était dans le sien, que tous les maires via leur association (AMG) soutenaient le projet, comme l’ensemble du monde économique.
« Faire respecter le droit ». Ce sont les mots employés par le préfet pour justifier le déploiement de gendarmes en nombre. (crédits : Claire Gagnaire)
La discussion ne semble plus d’actualité. Le préfet n’a pas souhaité rencontrer le chef coutumier Kali’na qui le demandait. Le sous-préfet a déclaré par mégaphone les sommations protocolaires qui signifiaient la fin du sitting. À 12 h 30, les manifestants se voyaient refoulés par une quarantaine de gendarmes mobiles. Deux d’entre eux ont été interpellés.
À ce sujet, le sous-préfet donne le motif du non-respect des sommations et dissimilation de leur visage.
Le sous-préfet de Saint-Laurent et le préfet de Guyane, sur la RN1 ce vendredi matin. (crédits : Claire Gagnaire)
Une situation figée
Les différentes parties campent depuis des mois sur leurs positions respectives. Il semble que les arguments des uns n’aient aucun effet sur les autres. Les villageois clament la légitimité de leur présence sur leur espace de vie et son respect. Les autorités parlent de droit et de lois. Les élus comme les acteurs économiques, de développement et de besoins en énergie.
Christophe Yanuwana Pierre, porte-parole du mouvement jeunesse autochtone de Guyane. (crédits : Claire Gagnaire)
Serait-ce une conversation de sourds ? Quoi qu’il en soit, les opposants vont continuer de faire entendre leur voix. Ils seront devant la gendarmerie de Saint-Laurent cet après-midi pour connaître le sort des deux personnes interpellées. L’incompréhension domine à ce sujet.
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