Un nouvel appel à la mobilisation avait été lancé pour ce vendredi 10 mars 2023 par Roland Sjabère, chef du village Prospérité, et les opposants au projet CEOG, à l’arrêt depuis plusieurs mois. L’emplacement de ce projet de centrale aux limites administratives du village Atopo Wepe (Prospérité en Kali’na) est le principal sujet de discorde.
Une cinquantaine de manifestants s’est rendue dès 8 h 30 sur le site de la CEOG, où une vingtaine de gendarmes mobiles, derrière l’équipe de sécurité employée par l’entreprise, les attendaient. L’ambiance s’est avérée tendue et des heurts ont éclaté.
Les forces de l’ordre ont contré les manifestants avec boucliers et grenades lacrymogènes aux abords du site. Des jets de pierre ont été observés. Un gendarme a reçu un coup de pied à la tête, mais n’a pas été blessé, protégé par son casque. Une heure plus tard, la RN1 était bloquée par les manifestants.
Des renforts de la gendarmerie sont arrivés sur les lieux vers 10 h. Ils étaient conduits par le sous-préfet Christophe Lotigie (en photo). Ce dernier a rappelé sa volonté de faire régner l’ordre sur la zone, mais avoue être désolé d’une telle situation. Il s’est entretenu avec le Yopoto du village qui appelait ses compagnons de lutte au calme.
Christophe Lotigie, sous-préfet, sur la route où des heurts entre manifestants et gendarmes ont eu lieu ce vendredi matin. (photo : Claire Gagnaire). Interpellations
Cinq manifestants ont été interpellés et à 11 h. La circulation sur la RN1, empêchée pendant une partie de la matinée, a progressivement repris, sous l’encadrement des forces de l’ordre.
Les manifestants face aux gendarmes ce vendredi sur la RN1. (photo : Claire Gagnaire) Les deux parties continuent de camper sur leurs positions. Aucune solution n’a été trouvée à ce jour pour apaiser le climat social sur le sujet de la centrale expérimentale de HDF et du fonds d’investissement Meridiam que l’Association des Maires de Guyane, la CTG, le SMEGUY (Syndicat Mixte de l’Energie de Guyane) derrière son président Albéric Benth, maire de Mana, initiateur de la signature de ce projet sur les terres de sa commune, disent soutenir.
De l’autre, le mouvement de contestation conduit par le Yopoto Roland Sjabère revendique la préservation de la zone de vie des villageois, de la faune et la flore, de la crique Sainte Anne, et la souveraineté des habitants, pour la majorité kali’na, sur ce lieu de vie, de chasse, de culture ou encore de cueillette.
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