Un conseiller spécial du ministre délégué aux Outre-mers Jean-François Carenco a été reçu cette semaine en Guyane pour prendre le pouls des difficultés rencontrées par le secteur de la pêche.
Ce vendredi matin, le hall du Marché Interrégional de Cayenne est bien clairsemé pour un jour férié. Les quelques habitués qui y foulent le pas font leurs emplettes, mais les grilles fermées devant la plupart des stands laissent facilement entrevoir les accrocs rencontrés par le troisième secteur économique de Guyane.
« Regarde, ici, il n’y a que des revendeurs, ils sont tous endettés. Si j’arrive à m’en sortir aujourd’hui, c’est parce que j’ai diversifié mes activités. » lâche José Achille, armateur, qui est le seul à proposer, en cette matinée pluvieuse, une vente de poissons en direct. Lui et ses 10 salariés s’en sortent, mais c’est loin d’être le cas pour l’ensemble de la filière.
Max Dubois, conseiller spécial du ministre chargé des Outre-mers, au MIR ce vendredi.
Comme expliqué dans un dossier consacré au sein de l’édition hebdomadaire de Mo News , les mesures « d’assistance » proclamées en janvier 2021 dans un plan de compensation des surcoûts de la filière pêche ne suffisent pas. Face à une administration exigeante, bon nombre de pêcheurs légaux ne peuvent plus prendre la mer. Un combat de tous les instants pour le Comité Régional Des Pêches et des Élevages Marins de Guyane.
« Des potentiels incroyables et des impossibilités à tous les coins de rue »
En déplacement à Paris à la mi-octobre, le CRPEM demandait à ce qu’une représentation ministérielle vienne en Guyane pour se rendre compte des tracas du quotidien chez les pêcheurs, confrontés de plein fouet au phénomène de la pêche illégale. Vœu exaucé. Max Dubois, un conseiller spécial du ministre chargé des Outre-mers, est en Guyane depuis dimanche dernier. Après une réunion à la CCIG lundi, des déplacements à Saint-Jean du Maroni, Saint-Laurent ou encore Saint-Georges de l’Oyapock, il a pu prendre la température des entraves au bon développement de ce secteur économique historique.
« Le constat que je fais, c’est à la fois les potentiels incroyables et les impossibilités à tous les coins de rue. Il faut qu’on arrive à lever les freins. Il y a des freins partout, une incompréhension colossale entre le désir des gens ici de faire évoluer leur territoire et puis, de l’autre côté, un système administratif extrêmement contraignant et pas toujours des plus adaptés. » reconnaît-il.
Roger Aron et Léonard Raghnaught devant la zone de ravitaillement des bateaux de pêche.
Le conseiller du ministre était accompagné ce vendredi du 7e vice-président de la CTG délégué à la pêche et à la souveraineté alimentaire, Roger Aron, mais aussi de Léonard Raghnaught, président du CRPEM. Après visite du Port de Cayenne, la délégation s’est rendue au MIR, bientôt rénové, puis au port du Larivot. L’occasion pour les représentants de la filière de rappeler l’urgence de faciliter les démarches administratives pour les pêcheurs, notamment ceux, nombreux, qui n’ont pu bénéficier d’une carte de séjour renouvelée.
Le mois dernier, à Bruxelles, Jean-François Carenco a rencontré le commissaire européen chargé de l’environnement, des océans et de la pêche. « C’était la première fois depuis 11 ans qu’un ministre des Outre-mers se déplaçait pour aller voir le commissaire européen à la pêche, ça montre aussi que la prise en compte de cette filière doit être faite, le ministre est très moteur sur tout cela. » salue Max Dubois. Selon nos informations, le ministre délégué aux Outre-mers, attendu pour début décembre, devrait repousser sa venue en Guyane d’un mois en raison d’un déplacement en Nouvelle-Calédonie.
Cliquez ici pour rejoindre un de nos groupes WhatsApp. Vous recevrez nos infos en temps réel !
Retrouvez l’ensemble des articles de cette rubrique en cliquant ici.
L’actualité en continu sur www.monewsguyane.com .
L’édition hebdomadaire de Mo News Guyane est aussi disponible en version numérique !