Un mouvement de solidarité prend forme ce jour dans les officines de Guyane pour protester contre l’insécurité suite au braquage de lundi soir dans la pharmacie de l’Hôpital à Saint-Laurent.
Les pharmacies de l’Ouest de la Guyane affichent portes closes depuis ce mercredi matin. Dans l’Île-de-Cayenne et à Kourou, les officines seront fermées dès 17 h cet après-midi. Au sur lendemain du violent braquage qui a ciblé la pharmacie de l’Hôpital à Saint-Laurent du Maroni, l’heure est à la sensibilisation. « Les braquages, l’insécurité… Ce sont des problèmes que nous rencontrons également dans les pharmacies », explique Liliane Pognon, coprésidente du syndicat des pharmaciens de Guyane.
Et d’ajouter : « on ne peut plus mettre nos vies en péril comme ça, au travail. C’est toute la profession qui est touchée en Guyane. » Le syndicat devrait publier un communiqué dans les prochaines heures.
« Mon médecin a décidé de partir »
Dans la soirée de lundi, 5 individus, dont plusieurs armés, ont fait irruption dans la pharmacie de l’Hôpital, à proximité du CHOG, sur les coups de 20 h. « Le titulaire est très choqué. Il a eu une arme pointée sous le menton et a eu très peur. Une patiente s’est fait voler sa voiture. La pharmacie venait de fermer et le titulaire prenait le relai de sa garde. » retrace Liliane Pognon.
Le propriétaire de la pharmacie, José Andreas Manantsara, aussi président de l’URPS des pharmaciens, a été directement visé. « J’ai eu un pistolet sur la tempe et un canon scié sur le torse. » témoigne-t-il. Une escalade dans la violence, l’officine n’ayant jusqu’ici jamais connu de braquage ou vol à main armée. « J’ai demandé aux pouvoirs publics d’agir rapidement. C’est le pouvoir régalien de l’État d’apporter la sécurité à la population. Chaque année, il y a de plus en plus de violence, qu’est-ce qu’on fait ? » questionne le pharmacien titulaire.
Au moment des faits, il était seul, en compagnie de son assistante. Le pharmacien venait juste de prendre le relai pour la période de garde. « Désormais, on va fermer à 19 h », déplore José Andreas Manantsara, rappelant que les commerces saint-laurentais sont amplement concernés par l’insécurité, particulièrement ces derniers mois.
« Mon médecin a décidé de partir. Il a peur pour ses enfants à cause de l’insécurité. » conclut le président de l’URPS des pharmaciens.