Quatre constructions illégales en béton ont été détruites ce mercredi matin au niveau du PK14 de Macouria, une zone d’habitat spontané qui prend de l’ampleur au fil des années.
Pascal Govindin, directeur de la décharge des Maringouins, ne compte pas être coupé dans son ELAN pour mener à bien son projet agricole au niveau du PK14 à Macouria. Propriétaire de 2,6 hectares depuis une vingtaine d’années dans cette zone où l’habitat spontané prolifère, il a obtenu gain de cause après avoir constaté plusieurs débuts de construction en dur sur les parcelles enregistrées à son nom. Quatre habitations ont été détruites ce mercredi matin.
« Ce qui m’enrage, c’est que je respecte la loi en n’abattant pas certains arbres. Ces gens-là viennent et abattent sans respecter aucune règle, ils font ce qu’ils veulent. Si ça avait été moi, on m’aurait pénalisé. » témoigne-t-il. L’opération du jour, permise par arrêté préfectoral, a un coût : 2000 euros pour faire venir la pelle mécanique hydraulique, et quelque 900 euros par jour pour délester le site des taules et plantations qui pullulent sur place.
« Ils ont partagé les terrains entre eux, je ne sais pas s’il y a du commerce en même temps, mais tout ce que je veux c’est récupérer mon terrain. » fait-il valoir. Âgé de 69 ans, il était sur site dès 5h ce matin afin de veiller à ce que l’opération se déroule sans encombre, tout comme l’équipe de la police municipale de Macouria et les militaires de la gendarmerie envoyés sur place.
11 habitations détruites depuis le début de l’année
« On est sur la loi ELAN, qui nous permet de procéder à la destruction des débuts de construction, lorsqu’il n’y a personne à l’intérieur . » contextualise Pierre Thalmensy, chef de service à la Police Municipale de Macouria. En Guyane et à Mayotte, l’article 57 bis de la loi ELAN confère aux Préfets la possibilité d’ordonner l’évacuation et la démolition d’habitats informels sans passer par une longue procédure administrative.
Pierre Thalmensy, chef de service à la Police Municipale de Macouria
Le combat de David contre Goliath ? Il y a un début à tout, nous assure-t-on du côté de la Police Municipale, qui surveille au cours des patrouilles l’évolution des constructions sur place.
Depuis, le début de l’année, 11 habitations informelles en devenir ont été rasées. « Ça va continuer, parce qu’on invite les propriétaires à venir au poste [de Police Municipale] pour leur indiquer la procédure » assure Pierre Thalmensy.
Au bout du chemin Bonarde , entre le PK 14 et le PK 15, ces zones d’habitat spontané se développent sur des parcelles qui appartiennent dans leur grande majorité à des particuliers.
Une des 4 constructions en dur détruites ce mercredi matin.
Une opération qui a un coût.
L’entrée du squat du PK14 est située au niveau du rond-point de Soula.