Aïssatou Chambaud est présidente de la Fédération Autonome des Parents d’Elèves et Étudiants de Guyane (FAPEEG) et vice-présidente déléguée à la famille et l’aide sociale à l’enfance à la CTG. Elle revient, pour Mo News, sur les axes de travail de la fédération et prodigue quelques conseils aux parents d’élèves dans l’incertitude.
INTERVIEW
Quel regard portez-vous sur les actions menées au cours des précédentes années scolaires, marquées par une crise sanitaire inédite qui a amplifié le décrochage scolaire ?
Si vous faites allusion aux actions menées par le rectorat et l’ARS, nous admettons que les uns et les autres ont dû faire face à une situation inédite et il a fallu gérer au mieux sans forcément savoir vraiment où on allait. Cependant, nous avons eu à déplorer que ce qui a primé, ce n’est pas forcément l’intérêt des enfants. Les parents d’élèves, comme à l’accoutumée, n’ont pas forcément été entendus, malgré notre capacité à être force de proposition. Au fil de l’évolution de la pandémie, il n’y a pas eu d’innovation dans les mesures prises : les fermetures de classes ou d’établissements n’ont pas été accompagnées de moyens supplémentaires (moyens humains et matériels). La continuité pédagogique a été et reste un échec ; et malheureusement pour l’instant, les autorités compétentes ne se sont pas servies de cet échec pour améliorer l’existant. Les enseignants et personnels d’encadrement eux-mêmes étaient démunis et ont dû faire face au silence assourdissant de leur administration. Aujourd’hui, nous entendons poursuivre et renforcer le travail concerté que nous avons réussi à impulser avec les membres de la communauté éducative ainsi qu’avec les partenaires et acteurs de la coéducation. Nous comptons sur le nouveau recteur pour s’inscrire dans cette dynamique.
Quelle est la vocation première de la FAPEEG ?
La FAPEEG est une fédération à part entière, au même titre que n’importe quelle fédération nationale. Notre vocation première est de défendre les intérêts des élèves, des parents d’élèves et des étudiants de Guyane avec pour ligne directrice la coéducation.
En ce sens, nos quatre principaux axes de travail sont : la formation et l’accompagnement des parents d’élèves ; le soutien à la parentalité ; la lutte contre le décrochage scolaire ; le handicap (favoriser l’inclusion). L’ensemble de nos actions s’articulent autour de ces axes de travail, mais également autour de nos valeurs qui sont les suivantes : respect, responsabilité, travail, dignité.
Avez-vous des conseils à donner aux parents d’élèves qui peuvent, à juste titre, être un peu désorientés après les deux années scolaires passées ?
Nous conseillons fortement aux parents de s’informer et de se rapprocher de nous ou de leurs représentants au sein de l’établissement scolaire de leurs enfants. Souvent, les parents ignorent qu’il existe des dispositifs mis en place pour les accompagner en cas de difficultés ou de conflits. Ils méconnaissent aussi les voies de recours en cas de non-affectation de leurs enfants. Par exemple, de ce fait, bien fréquemment, les commissions d’appel sont annulées faute de dossiers à présenter. La FAPEEG assure auprès des parents d’élèves et des partenaires une fonction de conseil, de médiation et d’accompagnement. Enfin, nous invitons chaque parent à s’impliquer dans la scolarité et la vie de l’école de son enfant. La FAPEEG est une organisation représentative, mais elle ne peut se substituer aux parents ni faire à leur place : si l’on veut que les choses s’améliorent pour nos enfants, chacun doit contribuer et s’impliquer a minima, car comme le dit notre slogan, « Nos enfants le valent bien, prenons-nous en main ».