Les élus de Guyane ont posé ce jeudi 21 juillet les jalons de l’évolution statutaire au cours d’une réunion au ministère de l’Intérieur et des Outre-mer. Une première « prise de contact » durant laquelle les représentants du territoire ont affirmé leur volonté unanime de mettre en place un calendrier dans les plus brefs délais.
C’est une large délégation d’élus guyanais qui pose ce jeudi 21 juillet sur le parvis de la place Beauvau. Après une réunion attendue entre les présidents des régions d’Outre-mer et la première ministre, les parlementaires de Guyane, le président de la CTG, celui de l’association des maires de Guyane et des membres du comité de pilotage sur l’évolution statutaire ont eu un premier échange commun en présentiel avec le directeur de cabinet du ministère de l’Intérieur.
Un rendez-vous manqué par Gérard Darmanin, ministre de l’Intérieur, qui donnait en même temps le coup d’envois d’un cycle de huit réunions sur l’avenir de la Corse.
Si les élus Guyanais attendent toujours la mise en place d’un calendrier clair et un rendez-vous avec le ministre « en personne », ils ont pu positionner le curseur des prochaines discussions sur le sujet de l’évolution statutaire. Et définir un premier cap.
Une évolution statutaire avant la fin de l’année ?
« Je pense qu’ils [le ministère] sont réceptifs dans la mesure où le directeur de cabinet du ministère de l’Intérieur a rappelé que le ministre lui-même n’était pas opposé à l’évolution statutaire. En tout cas, ce n’est plus un sujet tabou pour lui ou pour le président Macron. » nous explique Roger-Alain Aron, 7e vice-président de la CTG délégué à l’évolution statutaire.
Le 26 mars 2022, à l’issue d’un congrès, les élus de Guyane ont voté à l’unanimité pour le projet d’évolution statutaire. Depuis, un comité de pilotage a été mis sur pied afin d’orienter les travaux. Si des dissensions au sujet d’une consultation populaire préalable à toute inscription dans la constitution ont pendant un temps fait surface, l’unicité est désormais de vigueur.
« Notre demande est très simple : la Guyane inscrite dans la constitution française comme étant un territoire à statut autonome dans le cadre des institutions. » poursuit le 7e Vice-Président. Selon Roger Aron, les phases de négociations vont réellement commencer maintenant. En mars, le président de la CTG Gabriel Serville espérait des résultats concrets avant la fin de l’année 2022. Reste à savoir si les travaux entamés déboucheront sur un statut sui generis inscrit dans la Constitution ou sur d’autres possibilités juridiques.
Coconstruction
Pour Davy Rimane, député de la 2e circonscription, la réunion d’hier (jeudi) a posé « la première pierre de tout ce travail que nous aurons à faire collectivement ». Les travaux législatifs seront évidemment primordiaux.
« Le plus important, c’est de définir ce calendrier avec le gouvernement. C’est la première phase de cette coconstruction. Nous verrons s’il sera opportun dans ce calendrier-là de mettre en place une commission spéciale à l’Assemblée Nationale. » explique le député, membre de la commission des Lois à l’Assemblée Nationale. Une commission mixte, impliquant les deux chambres, pourrait ainsi voir le jour.
« On ne peut pas parler de calendrier tant qu’on n’aura pas vu le ministre Darmanin pour établir cela. » tranche Davy Rimane. Cette réunion avec le ministre convoité devrait avoir lieu avant la fin du mois d’août.