A l’issue d’un premier meeting commun avec Davy Rimane à la ferme Zulemaro ce mercredi 22 juin, le député fraîchement élu dans la 1ère circonscription a répondu à plusieurs questions des journalistes. Une posture commune avec le député de la deuxième circonscription et l’envie d’imposer « un agenda guyanais » au cours de sa mandature font partie des mantras de Jean-Victor Castor. Interview.
L’unité que vous avez affiché ce mercredi soir avec Davy Rimane à la ferme Zulemaro peut se répercuter jusque dans la constitution de vos équipes ?
On étudie toutes les options. Aujourd’hui on ne sait pas encore si on sera dans le même groupe. Si c’est le cas, il y aura certainement une mutualisation des moyens. Quand je parlais tout à l’heure (au cours du meeting, voir live Facebook ci-dessous) d’un appel à toutes les expertises, ces experts seront mis à profit pour Davy comme pour moi-même. C’est pour la Guyane.
Dans quel groupe parlementaire comptez-vous siéger ?
On a des discussions, je préfère attendre qu’elles aboutissent. Vous saurez prochainement.
Allez-vous intégrer le groupe de députés dédié aux problématiques ultramarines ?
On en parle, on discute et on voit. On intègrera de toutes les façons le groupe qui va nous offrir le plus de possibilités. Pas simplement d’expression mais d’efficacité dans notre action.
Vous partez ce jeudi (23 juin), comment vont prendre forme ces discussions ?
Ce sont des négociations qu’on a déjà entamées. Ne vous inquiétez pas. J’ai déjà fait des visioconférences. Les choses sont en train de se faire. C’est factoriel en fait. Il ne s’agit pas simplement d’un problème de temps de parole, de moyens ou de mise en commun. C’est plein d’autres paramètres.
La stratégie est commune avec Davy Rimane ?
Oui. C’est pour ça que je dis quand je suis sollicité par tout le monde : « attendez, nous sommes en phase d’installation ». C’est un peu regrettable mais j’aime bien faire les choses étape par étape.
Une commission en particulier vous permettrez de passer à l’action rapidement pour les problèmes structurels du territoire ?
On verra avec le groupe. J’avais déjà annoncé publiquement que l’aménagement du territoire et le développement durable m’intéressaient. Comme il ne peut pas y avoir d’aménagement du territoire si la question de la terre ou du foncier n’est pas réglée, ça parait pertinent. Je me vois mieux dans cette commission pour l’instant.
Qu’est-ce que vous aimeriez dire à Emmanuel Macron ?
Il a une fonction de président. Dans ses fonctions, il a des pouvoirs. Là vous avez bien vu que deux nouveaux députés arrivent dans une Assemblée inédite. C’est inédit y compris pour le président donc on ne sait pas ce qui va se passer. On fonctionne étape par étape. Par contre, les dossiers de la Guyane, quel que soit le contexte, on va les porter à la présidence et au niveau du premier ministre parce qu’il y aura forcément un gouvernement.
Siéger dans le même groupe que Davy Rimane, c’est envisageable ?
Oui, mais après selon moi ce n’est pas essentiel. Ça crée plus de proximité physique et ça évite parfois mécaniquement des relais qui sont inutiles. Certains peuvent y trouver d’autres opportunités. Il faut regarder, ce n’est pas une science exacte. Être dans deux groupes différents, peut-être que ça peut nous apporter quelque chose aussi. A notre arrivée, on va rencontrer Christiane Taubira. A cette occasion, elle va nous dire ce qu’elle pense vraiment de ce challenge. En plus, elle a eu deux postures, celle de ministre et celle de député. S’il y a quelqu’un qui connait déjà les arcanes du pouvoir, c’est elle. Ça sera un vrai moment.
De quoi avez-vous parlé avec Gabriel Serville ?
Pas tellement des dossiers. Les dossiers on aura le temps d’en discuter. C’était surtout discuter de son expérience. Ce sont des choses qui relèvent du bon sens. Des personnes peuvent nous aiguiller. Ça ne veut pas dire que je vais faire comme Gabriel Serville, il y a de fortes chances que non. Mais il a une expérience.
Avez-vous des contacts avec la ministre des Outre-mer, qui brigue la présidence de l’Assemblée Nationale ?
Le contact n’est pas utile finalement. Je ne commente pas. Comme disent les jeunes, je veux être focus sur la politique qu’on s’est fixé. On doit avoir notre agenda pour bâtir ce rapport de force dont on a besoin ici. Un agenda guyanais, biensûr sans faire fi de l’agenda de l’Assemblée. Dites-vous bien que les paroles qu’on a diffusés Davy et moi, ce sont des paroles qui vont circuler. C’est du jamais vu ce qui se passe.
https://www.facebook.com/monewsguyane/videos/3157406144473521/
Un autre meeting commun des deux députés est prévu à Saint-Laurent du Maroni. Une réunion « pas forcément sous cette forme » annonce Jean-Victor Castor.