Notre CDJ est 3, comme le nombre de féminicides en France depuis le 01 Janvier 2022.
En 2021, il y’en avait eu 113 en France sur toute l’année dont 1 en Guyane.
Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, la Guyane enregistre le plus grand nombre de femmes victimes de violences conjugales, avec 10,4 femmes âgées de 20 ans ou plus pour 1 000 habitantes de mêmes sexe et âge juste devant la Seine-Saint-Denis avec 9,2 femmes victimes pour 1 000 habitantes.
Sur les 100 premières victimes de féminicides en 2021, 45 ont entre 30 et 49 ans. Comme les années précédentes, il s’agit de la tranche d’âge la plus touchée. « C’est un âge où les personnes ont des enfants, sont en couple, et se séparent. C’est-à-dire où l’ensemble des facteurs de risques associés au féminicide sont rassemblés. » Le contexte de séparation est en effet le premier facteur de féminicides en France. À ce stade, il a déjà été mentionné dans un tiers des féminicides recensés dans la presse française depuis le 1er janvier.
Le terme de féminicide est défini comme étant le meurtre d’une ou plusieurs femmes ou filles en raison de leur condition féminine » – voilà la définition que l’on peut trouver dans Le Petit Robert. Féminicide, un mot qui n’a été intégré qu’en 2015 dans ce dictionnaire de référence, et qui demeure encore absent de la plupart des autres dictionnaires, ainsi que du droit français.
Le terme de « femicide » est popularisé en anglais dans les années 1980 par la Britannique Jill Radford et par Diana E. H. Russell, reprenant Carol Orlock (1974) qui en ont proposé comme définition le « meurtre de femmes commis par des hommes parce ce que sont des femmes ». Diana Russell l’utilise publiquement pour la première fois en 1976 lors de son tribunal international des crimes contre les femmes à Bruxelles. Bien que le terme soit déjà connu dans le monde anglo-saxon, Russell y ajoute un sens politique critique et le place dans le cadre d’une politique féministe. Elle affine ensuite la définition du concept, qui devient le « meurtre misogyne de femmes par des hommes », définition qui se retrouve dans l’ouvrage de 1992 de Radford et Russell Femicide : The Politics of Woman Killing (« Fémicide : la politique du meurtre de la femme »).
Le féminicide – ou fémicide – « concerne entre autres la lapidation des femmes, ce qu’on appelle des crimes d’honneur, le fait de tuer sa femme parce qu’elle veut partir/a souri au voisin/s’habille trop court/et toute autre excellente raison trouvées pour explique le meurtre de sa femme car elle ne s’est pas comportée comme la société sexiste le lui a enseigné », avec pour exemple les fémicides de masse, comme en Chine où beaucoup de nouvelles-nées sont tuées à la naissance à cause de la politique de l’enfant unique.
Il existe aussi des « féminicides liés à la dot », comme en Inde par exemple. De jeunes mariées sont tuées par des membres de leur belle-famille en raison d’une dot insuffisante. Une Indienne est assassinée pour cette raison toutes les heures.
C’est en Amérique latine que le terme « feminicidio » trouve son origine, en lien avec l’actualité dans plusieurs pays du continent, en particulier au Mexique. L’anthropologue mexicaine Marcela Lagarde utilise ce terme pour décrire les meurtres de femmes au Mexique et au Guatemala à partir du début des années 1990.
Pendant une décennie, de nombreuses femmes, adolescentes et parfois pré-adolescentes des classes les plus pauvres de la société, appartenant parfois à des minorités ethniques, disparaissent sans laisser de trace et sans raison. Des charniers, parfois, sont mis au jour. L’examen des dépouilles ou des restes qui sont exhumés montre que les victimes ont été le plus souvent violées, leurs corps démembrés ou mutilés. Combien sont-elles ? Difficile de le savoir, les chiffres varient de 1 500 à… beaucoup plus.
Le cas le plus connu est celui de Ciudad Juarez, au Mexique, qui a fait l’objet d’un film. Mais d’autres villes du pays auraient aussi été le théâtre de disparitions et d’assassinats de femmes et de jeunes filles, ces petites mains travaillant dans des usines. 65% des femmes retrouvées assassinées avaient déposé plainte pour violence. Rien qu’entre 2012 et 2013, on estime à près de 4000 le nombre de victimes.
En Amérique du nord, ce sont les femmes des premières Nations du Canada qui se retrouvent en première ligne. On estime à près de 1200 le nombre de femmes autochtones disparues ou assassinées au cours des trente dernières années. Des enquêtes de police mal menées, bâclées… La justice qui traîne des pieds et les autorités qui mettent du temps, bien trop de temps, à reconnaître la réalité du fléau. Dans ce pays, les femmes autochtones souffrent d’être perçues comme des « femmes faciles », des prostituées, des alcooliques et des droguées. Aujourd’hui encore, elles courent trois fois plus de risques de violence que les autres femmes.
L’une des solutions est bien évidement de briser le silence des violences conjugales qui est l’un des aprents proches du féminicide , avec l’action d’association d’écoute et d’accompagnement comme L’Arbre Fromager au 0594 38 05 05.
K.H